Stonehenge

Stonehenge

Issue de l’album de Valentine Delessert

Auteur

Dimensions

Provenance

Technique

Architecture

Matériaux

Mégalithes

Datation

3100-1500 av. J.-C.

Lieu de conservation

Royaume-Uni, Amesbury

Quelle était la fonction de ce célèbre monument ? Comment a-t-il été construit ?

Le monument mégalithique de Stonehenge image principale est situé en Angleterre, près de la ville de Salisbury, au sud de Londres.

Il présente un ensemble de structures circulaires en pierre qui, par son mystère, attire curieux, scientifiques et artistes.

Depuis le début du XXe siècle, les campagnes de fouilles archéologiques se succèdent sur le site, tendant d'établir une meilleure connaissance de sa chronologie, sa construction, son occupation et sa fonction.

Une chronologie longue et complexe

Les dernières grandes fouilles de Stonehenge, réalisées par l'archéologue Richard Atkinson entre 1950 et 1964, démontrent que le site a été construit et occupé principalement du Néolithique jusqu'à l'âge du Bronze (4000-1100 av. J.-C.). La chronologie aujourd'hui communément admise est divisée en trois grandes périodes : la première phase de construction à proprement parler, nommée Stonehenge I, remonte au Néolithique, entre 3100 et 2100 av. J.-C. la deuxième phase, Stonehenge II, correspond à la période chalcolithique, durant laquelle apparaît la métallurgie du cuivre (2100-2000 av. J.-C.) enfin, la troisième phase, Stonehenge III, appartient à l'âge du Bronze (2000-1100 av. J.-C.).

La découverte de trous de poteaux semble toutefois attester une occupation humaine antérieure à Stonehenge I, dès 8000 ans av. J.-C., à l'époque mésolithique. Les travaux les plus récents révèlent également l'existence de matières organiques datées de 7000 av. J.-C.

Un monument impressionnant

L'ensemble mégalithique que nous connaissons aujourd'hui a été construit durant la phase Stonehenge III. Érigé sur un talus de forme circulaire comportant un fossé daté de Stonehenge I, il est composé de soixante-quinze monolithes en grès sarsen image b disposés en deux ensembles concentriques, les cromlechs.

Deux autres cercles de pierres plus petites s'intercalent il s'agit de « pierres bleues » (dolérite, rhyolite, cendre volcanique), amenées sur le site au cours de la phase Stonehenge II et réagencées durant Stonehenge III.

L'ensemble extérieur forme le grand cercle de sarsen, de 33 m de diamètre. Il est constitué de trente monolithes, surmontés de trente linteaux assemblés par un système de tenons et mortaises. Ce système est aussi utilisé pour les portiques (ou trilithes) du cercle intérieur, disposés en fer à cheval. Ces groupes peuvent atteindre 7 m de hauteur. Certains piliers présentent des figures gravées.

À proximité, se dresse une pierre image c, seule, désormais légèrement penchée : la Heel Stone ». Son arrivée sur le site et son érection ne peuvent être formellement datées.

Le monument impressionne non seulement par ses dimensions, mais également par les techniques de construction mises en œuvre. Il a en effet nécessité l'extraction, l'importation et l'érection de pierres extrêmement lourdes (certaines pèsent jusqu'à 30 tonnes).

Les pierres bleues semblent provenir du pays de Galles. Elles auraient été transportées par voie maritime ou fluviale, puis par halage terrestre.

Les sarsen proviendraient quant à eux des carrières de Marlborough Downs, situées à une quarantaine de kilomètres au nord de Stonehenge. Des milliers d'hommes ont sans doute participé à leur acheminement, par un système de cordes et rouleaux image d.

Ce site demeure une énigme. L'érection des pierres elles-mêmes laisse perplexe pour les dresser, les hommes ont sans doute eu recours à un système d'échafaudage composé de troncs d'arbres et de pieux plantés dans le sol. L'archéologie n'a pu encore percer tous les mystères de Stonehenge.

De multiples théories

L'ensemble de Stonehenge est aujourd'hui incomplet. En effet, outre l'œuvre du temps, le monument a été partiellement détruit au cours de siècles pour des raisons politiques et religieuses. Le Moyen Âge voit en lui l'œuvre du Diable !

Au XVIIe siècle, le site suscite enfin un début d'intérêt scientifique. Comme son axe principal est orienté vers le nord-est, vers le soleil levant, le lieu est associé au druidisme. L'hypothèse d'un temple avec une fonction astronomique apparaît.

Au fil des explorations, de nombreuses interprétations et théories sont formulées. Ainsi, dans les années 1960, les trous qui ceinturent le monument sont interprétés comme des marqueurs permettant de calculer les éclipses de lune.

On remarque également qu'au solstice d'été, le soleil passe tout près de la Heel Stone. Par ailleurs, les fouilles réalisées en 1965 semblent indiquer que le lieu a pu être un intense carrefour commercial à l'âge du Bronze. Il a également été utilisé comme cimetière (tombes à incinérations), et pourrait correspondre à une tombe rituelle réservée à une famille d'élite ce lieu de crémations deviendrait ainsi le centre névralgique des nécropoles du Sud de la Grande-Bretagne.

Le monument semble surtout avoir été utilisé au cours du solstice d'hiver. D'une part, les restes d'animaux mis au jour par les archéologues montrent que les bêtes sont abattues entre décembre et janvier, probablement pour répondre à un rite sacrificiel en lien avec la société de l'époque. D'autre part, le site proposerait un parcours initiatique qui prendrait tout son sens dans l'heure qui précède le coucher du soleil durant cette période de l'année : en effet, la grande allée qui mène au site, « l'avenue », fait au long de son tracé un large détour permettant une approche impressionnante du monument. D'ailleurs, n'est-ce pas cette vision fantastique, le secret qu'elle renferme, qui, au cours des siècles, a fasciné dessinateurs, peintres et photographes, sensibles à l'atmosphère romantique du site image 1 ?

Véronique Duprat-Roumier

Permalien : https://panoramadelart.com/analyse/stonehenge

Publié le 08/04/2021

Glossaire

Tenon et mortaise : Système d’assemblage entre deux parties ; le tenon, la partie saillante, s’insère dans la partie creuse (ou entaille) correspondante, la mortaise.