Notre-Dame de Paris
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façade occidentale
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Détail de la façade, la galerie des rois
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Détail de la façade, la Vierge à l'Enfant et deux anges
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Détail de la façade, le portail Sainte-Anne
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Détail de la façade, le portail de la Vierge
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Détail de la façade, le portail du Jugement dernier
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Vue intérieure de la nef, voûte sur croisée d'ogives
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Vue du chevet avec des arcs-boutants
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Siège de l’archevêché, la cathédrale Notre-Dame de Paris fut construite en l’honneur de la Vierge Marie sur l’île de la Cité, le berceau de Paris. Sa construction, qui débute en 1163, s’inscrit dans un grand chantier de réaménagement de la ville. L’île abrite les bâtiments symboles du pouvoir royal (le palais de la Cité dont il ne reste aujourd’hui que la Conciergerie et la Sainte-Chapelle) au nord et du pouvoir religieux (cathédrale Notre-Dame, cloître des chanoines, palais épiscopal, Hôtel-Dieu) au sud. Entre ces deux pôles se serrent commerces, maisons d’habitation et petites églises.
Une nouvelle cathédrale pour une grande capitale
À la fin du XIIe siècle sous le règne de Philippe Auguste (1180-1223), Paris compte 25 000 habitants. C’est un centre économique et intellectuel important. Pour l’évêque Maurice de Sully (1105-1190), la capitale du royaume capétien doit se doter d’une cathédrale digne d’elle, et il en entreprend la construction à l’emplacement d’anciens édifices (cathédrale Saint-étienne, église Notre-Dame). à la même époque, de vastes programmes religieux sont réalisés dans toutes les grandes villes : les sculpteurs de pierre qui ont travaillé à Paris se retrouvent sur les chantiers des cathédrales d’Amiens ou de Reims.
Un monument emblématique de la première architecture gothique
Notre-Dame est une cathédrale caractéristique d’un art nouveau, le gothique, qui se manifeste d’abord dans les travaux entrepris aux alentours de 1140 par l’abbé Suger à Saint-Denis [ image 1 ]. Cette architecture est née de la volonté de construire des églises plus vastes, pour y accueillir un plus grand nombre de fidèles, et de faire entrer plus de lumière dans les édifices. De telles exigences obligent les ingénieurs à perfectionner les méthodes de construction. Au cœur de leurs réflexions, les voûtes de pierre dont la réalisation requiert de savants calculs pour répartir les charges et les poussées. Des solutions sont trouvées en préférant l’arc brisé à l’arc en plein cintre, en combinant l’ogive pour consolider de l’intérieur [ détail g ] et l’arc-boutant pour étayer de l’extérieur [ détail h ]. Les édifices religieux peuvent ainsi s’élever dans les airs et dominer les villes.
Une parfaite harmonie
La façade [ image principale ] forme un carré presque parfait : sa hauteur (45 m) égale presque sa largeur (43,5 m). Ce carré est lui-même subdivisé en neuf carrés, celui du centre étant occupé par la rose circulaire (9,60 m de diamètre). De bas en haut, les neuf carrés s’ordonnent en trois registres superposés : celui des trois portails, celui de la galerie des rois [ détail b ], celui de la grande galerie. Les contreforts de cette façade lui donnent un élan vertical qui entraîne le regard vers le ciel, vers le monde céleste.
Un riche programme sculpté
La façade de Notre-Dame a aussi été conçue pour accueillir un ensemble de sculptures qui forment un programme iconographique clair. Dans la partie centrale, devant la rose et les baies latérales, Adam et ève encadrent la Vierge et l’Enfant entourés par deux anges [ détail c ]. Ces statues illustrent le thème du péché originel et son rachat par le Christ, né de la Vierge Marie. Sous la balustrade, les vingt-huit rois d’Israël et de Juda, descendants de Jessé, le père du roi David, figurent en tant qu’ancêtres de Marie. Au registre inférieur, le décor sculpté des deux portails latéraux raconte les principaux épisodes de la vie de la Vierge : à droite sur la photo (portail Sainte-Anne), l’histoire des parents de Marie et l’enfance de Jésus [ détail d ] ; à gauche sur la photo (portail de la Vierge), la mort de la Vierge et son couronnement [ détail e ]. Le grand portail central, en revanche, abrite la représentation du Jugement dernier, dominée par la figure d’un Christ glorieux [ détail f ]. L’histoire de Jésus venu sur terre pour sauver l’humanité est ainsi clairement montrée depuis la faute d’Adam et ève jusqu’au Jugement dernier. Bienheureux celui qui peut se représenter la cathédrale telle qu’elle apparaissait au Moyen Âge car elle était… peinte de couleurs vives !
Sauvée de la destruction
Dès le XVIIIe siècle, à l’époque classique, les statues de la façade subissent des altérations. Sous la Révolution, les statues de la galerie des rois sont systématiquement décapitées, et la cathédrale sert même d’entrepôt. Les rois que l’on voit aujourd’hui sur la façade de Notre-Dame ne sont malheureusement que des copies du XIXe siècle (le musée de Cluny conserve les fragments des œuvres originales, redécouverts en 1977). Grâce à l’impulsion des romantiques, au cours du XIXe siècle, l’art gothique est moins considéré comme « barbare »… François René de Chateaubriand, dans le Génie du christianisme (IIIe partie, livre Ier, chapitre 8), compare encore ces églises aux sauvages forêts gauloises : « Les forêts des Gaules ont passé à leur tour dans les temples de nos pères […], ces jambages qui appuient les murs, et finissent brusquement comme des troncs brisés, la fraîcheur des voûtes, les ténèbres du sanctuaire, les ailes obscures, les chapelles comme des grottes, les passages secrets, les portes abaissées, tout retrace les labyrinthes des bois dans l'église gothique ; tout en fait sentir la religieuse horreur, les mystères et la divinité. » De fait, Notre-Dame de Paris écrit par Victor Hugo en 1831 relance véritablement l’intérêt pour le Moyen âge et la cathédrale. Elle sera restaurée sous la direction d’Eugène Viollet-le-Duc, qui lui ajoute même une flèche et… une statue le représentant sur le toit [ détail i ] !
« Restaurer un édifice, ce n'est pas l'entretenir, le réparer ou le refaire, c'est le rétablir dans un état complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné », avait explicité l’architecte. C’est donc une cathédrale en partie remaniée au XIXe siècle que les visiteurs peuvent aujourd’hui admirer.
Permalien : https://www.panoramadelart.com/notre-dame-de-paris
Publié le 09/11/2011
ressources internet
- Une synthèse sur l’art gothique
https://www.grandpalais.fr/fr/article/lart-gothique - La sculpture gothique (dont les restes de la galerie des rois de Notre-Dame) au musée national du Moyen Age
http://www.musee-moyenage.fr/ - Un dossier pédagogique sur les monuments de l’île de la Cité
https://www.monuments-nationaux.fr/var/cmn_inter/storage/original/application/a9 - Archimôme, un site de la Cité de l’architecture et du patrimoine, pour faire découvrir l’architecture aux enfants
http://www.archimome.fr/index.php?page=accueil#rubrique2 - Un dossier complet de la Bibliothèque nationale sur la construction des cathédrales
http://classes.bnf.fr/villard/index.htm - Voir aussi le site Histoiredesarts.culture.fr
Si vous connaissez des ressources intéressantes, partagez-les en nous envoyant un commentaire !
glossaire
- Arc brisé :
- En architecture, arc dont le profil présente à son sommet un angle plus ou moins aigu.
- Arc-boutant :
- Ouvrage de maçonnerie en forme d’arc destiné à étayer extérieurement les murs qui soutiennent la voûte de l’édifice.
- Flèche :
- Élément supérieur d’un toit ou d’un clocher, dont la forme pointue rappelle un fer de flèche.
- Gothique :
- Style qui se développe à partir du milieu du XIIe siècle jusqu’au début du XVIe siècle dans l’Occident chrétien.
- Iconographie :
- Ensemble des images correspondant à un même sujet. On parle de programme iconographique lorsqu’un décor en plusieurs parties regroupe de manière cohérente différents sujets autour d’un même thème.
- Jugement dernier :
- Dans la religion chrétienne, jugement prononcé par Dieu à la fin du monde sur les vivants et sur les morts ressuscités.
- Ogive :
- L’ogive est un type d’arc brisé. Dans l’art gothique, les ogives sont disposées en diagonale et se croisent pour renforcer une voûte. On parle alors de croisée d’ogives.
- Période classique :
- Période englobant les Ve et IVe siècles av. J.-C., qui voit naître en Grèce des innovations décisives dans les arts. En sculpture, de grands artistes comme Polyclète, Praxitèle ou Lysippe travaillent sur la représentation du corps en mouvement dans l’espace. Leurs œuvres seront des modèles suivis durant la période hellénistique et dans l’art romain.
- Sainte-Chapelle :
- Chapelle du Palais de l’île de la Cité à Paris, construite à l’initiative de saint Louis (Louis IX) et consacrée en 1348, afin d’abriter les reliques de la Passion du Christ.
- Sanctuaire :
- Lieu ou édifice consacré à
un culte. Le terme peut correspondre à différentes réalités selon les
religions. Dans le monde grec antique, c’est un espace délimité, parfois très
vaste, dédié à une divinité et comprenant l’autel pour les sacrifices, le
temple et les offrandes. Dans le christianisme, il désigne plus
particulièrement la partie de l’église située autour du maître-autel.
- Suger :
- (1080/1081-1151) Conseiller de Louis VI et de Louis VII, abbé de Saint-Denis. Il est considéré comme l’initiateur du style gothique en France avec la rénovation de la basilique de Saint-Denis.
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